LE CATEAU CAMBRÉSIS
Le 17 janvier 2008
J-9
Nous sommes bien arrivés au musée Matisse "in extremis". Fort heureusement nous avions été tant attendus que nous avons été aidés dès notre arrivée.

Eric Langer, le menuisier, fut particulièrement efficace et généreux de son temps. Il réalisa sur mesure un panneau, pour recevoir chacun des deux volets de l'œuvre, qui fut percé d'autant de trous que de carreaux à fixer.
Sandrine, pendant ce temps, s'efforçait de faire oublier "le" carreau cassé dans l'ensemble de l'œuvre. Benoit l'avait recollé à Dreux juste avant notre départ. Malgré le praticable qu'il lui avait construit, le collage avait imperceptiblement glissé au cours de sa prise et nous n'avions plus le temps de le décoller. Il fallait pour le moment accepter ce petit relief qui créait une ombre légère à la lumière et s'efforcer d'en estomper l'apparence par quelques artifices de notre métier.
Ce faisant, elle avait connu toutes les vicissitudes : aérographe bouché définitivement, compresseur qui rend l'âme, jusqu'à ce que le nouveau compresseur acheté sur place ne connaisse à son tour des problèmes de jeunesse. Ah, quand le sort s'acharne...
Pendant ce temps, grâce à l'aide d'Éric, Benoit commençait à installer les premiers carreaux. Installer en effet car ils ne sont plus collés bien entendu mais accrochés au panneau. Leur fixation prendrait quelques heures tout au plus si, pour une première fois, maints petits ajustements ne s'avéraient nécessaires.
Nous avions déjà une certaine expérience de la fixation mécanique des carreaux de céramique. L'idée s'était imposée à nous lors du remontage de "La traversée de la mer Rouge" de Marc Chagall dans l'église Notre-Dame-de-Toutes-Grâces au Plateau d'Assy en 1990, ainsi que pour celui d'une grande céramique de Théodore Deck. A la même époque, nous avions mis en œuvre deux procédés similaires mais différents. Plus récemment, au musée des Arts décoratifs, un troisième procédé avait été imaginé. Alors pour ne pas déroger à la règle, le montage du "platane" de Matisse connaît une dernière innovation.